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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 01:00

Une parabole, un avertissement et un signe des temps... Et si le Concordia était le miroir anticipé de notre futur?

 

Car ce n'est pas que le monde ne veuille rien dire à l'Homme, au contraire, le monde parle, lui parle et ne cesse de lui parler. Tout est imprégné de sens, de haut en bas; à ceux qui ont des yeux de lire, sans se décourager si le sens discerné est un sens unique ou un sens interdit, ou si tout d'un coup le réel va à contre-sens.

 

Comment lire, alors, le naufrage du Concordia? Ou plutôt, à rebours, comment ne pas y lire autre chose: un naufrage, certes, mais celui, annoncé, programmé et peut-être inévitable, de notre monde actuel. Gigantesque naufrage qui par delà le temps se réverbère dans notre présent, par la réfraction d'une onde arrière venu de notre futur dans les replis du temps présent.

 

Que de choses curieuses, à y regarder de plus près. Quittons-donc les lunettes occidentales modernes, noires et ternes, lunettes masquant le réel sous des exigences fascistes de non-sens, d'absurdité, de rationalisme, pour voir à l'oeil nu ce que notre âme, au fond de nous, pressent mais n'ose dire. Jetons ainsi sur l'événement un regard religieux, au sens le plus primitif du terme, celui qu'un auteur comme Robert Turcan définissait de la façon suivante: "être pieux pour un Romain, c'est être attentif aux signes des 'numina', à leurs avertissements directs ou indirects. Religio suppose une vigilance assidue de l'homme à l'écoute des dieux."(Religion Romaine, t.2, p.3-4) Ecoutons donc ce que les dieux veulent nous dire, ou, si les tard-venus que nous sommes avons encore quelque mémoire de Jésus, écoutons-le vitupérer, par delà les siècles, contre l'aveuglement borné des pharisiens de son temps, hélas figés par des siècles de routines et qui déjà soldaient à bon compte le Sens du monde: "le visage du ciel vous savez l'interpréter, et pour les signes des temps vous n'en êtes pas capables"(Mt 16, 3).

 

Et, de fait, il n'est guère besoin de chercher bien loin pour trouver des "coïncidences" qui finissent par s'égrener comme dans un vieux film d'horreur:

 

1) La fameuse inauguration ratée, la bouteille de champagne ne se fracassant pas du tout. A l'origine, du sang animal était étalé sur la proue, pour conjurer le sort, le sang, ici comme ailleurs, fut remplacé par du vin, puis, en France, au XVIIIème siècle, par du champagne. Mauvais présage, aux dires de tous les marins, qui se méfièrent dès lors du "navire maudit."

 

2) Un jeune collégien, sur YouTube  fit il y a 6 mois une étonnante prophétie. Après avoir vu une vidéo du Concordia, il alla au lit et eut un rêve dans lequel le bateau coulait. Le lendemain, il laissa ce commentaire laconique sur Youtube: "ce paquebot va couler."

 

3) Le Titanic en filigrane. Son naufrage en 1912, signait la fin du vieux monde et de l'hégémonie anglaise et même européenne. Et c'est cent ans après, en 2012, que celui du Concordia a lieu. Avec à son bord, une personne, Valentina Capuano, 30 ans, petite nièce d'une des victimes du Titanic, morte à 25 ans. Bien évidemment, le Titanic n'avait pas été baptisé au champagne.

 

4) Symbole de la consommation à outrance. Une rescapée y raconte: "le superficiel, la vie facile, les tentations, le jeu, le bien-être, la déco faux luxe, les photos kitch avec fonds surréalistes… Tout est fait pour que vous dépensiez le maximum d’argent en toute sérénité."

 

5) Symbole de l'Europe. La devise de l'Europe, en effet, est "in varietate Concordia." Lors de l'adoption de la formule en 2000, l'ancien chancelier autrichien Franz Vranitzky pouvait dire: "Pour moi, la référence à la diversité évoque le vent. Un voilier avance par vent arrière, mais avec un bon équipage, il progresse aussi par vent de face". La présidente du Parlement Européen, Nicole Fontaine, trouva de même que la devise faisait "bateau."

 

6) Symbole de l'Europe, encore. Des européens de toutes nationalités étaient présents à bord. En outre, le prénom du capitaine s'appelle Francesco, réminiscence de la France dont la vocation essentielle est de piloter la mondialisation, mais qui envoie en fait le monde dans le mur. Ce n'est pas un hasard si elle a perdu son triple A ce jour-là.

 

7) Symbole de l'Europe, encore. Au dire même de ses concepteurs, le nom du navire symbolise le désir "d'harmonie, d'unité et de paix entre les nations européennes."(The Times, 19 septembre 2005). Les 13 quais sont nommés d'après une nation européenne et un drapeau européen figure à la proue du navire.

 

8) Symbole de l'Europe, enfin. Avec la dernière oeuvre de Godard, "Film Socialisme"(2010), tourné en partie sur le Concordia. Libération y vit une "pavane pour une Europe défunte." Propos d'une des actrices dans le film: "pauvre Europe. Non pas purifiée mais humiliée par la souffrance."

 

9) La malédiction du vendredi 13. Voilà qui est très voyant. C'était fort drôle de voir les journaux parler évasivement d'un événement survenu "il y a quelque jours", trouvant gênant de faire allusion au vendredi 13.

 

Vendredi 13, c'est une référence directe à la passion du Christ, c'est-à-dire à la trahison de Judas et au vendredi de la Crucifixion pascale. Vendredi 13, c'est aussi, en une sorte de sous-harmonique, l'arrestation inique des membres de l'Ordre du Temple le vendredi 13 octobre 1307. Apparemment aucun rapport, mais qui sait? Surtout que cela fait bientôt 700 ans que cette histoire a été réglée (mars 1312 par le pape / mars 1314 par le roi de France), avec la fameuse malédiction; malédiction sur la France, sur l'Europe, sur l'argent, sur les banques (Philippe le Bel voulait mettre la main sur le Trésor du Temple pour renflouer les finances de son royaume et ses ambitions impériales). Qu'en est-il sorti? 700 ans de malheur?

 

10) Royauté Française. En 1789 avons-nous vraiment fait table rase? Le passif pré-révolutionnaire de la France ne cesse-t-il pas de nous hanter? Et si la France était maudite? L'idée de malédiction est fort ancienne, et on la trouve tant chez les Hébreux (la malédiction de la Terre par Dieu, après le péché originel) que chez les Grecs (Oedipe-Roi, etc.), ou les Chrétiens (malédiction par saint Jean lui-même contre quiconque enlèverait des passages de l'Apocalypse). Je suis une fois tombé sur un bréviaire préfacé par un pape menaçant de malédiction quiconque y changerait les prières. Le principe de la malédiction est fort simple: elle retranche d'une personne le flux de bénédiction qui lui est destiné, et le branche du mauvais côté. Tout ce que cette personne entreprend échoue. En outre, dans les cas les plus graves, des dispositifs inconscients d'autodestruction se mettent en place alors que la volonté elle-même leur est asservie, de sorte que l'individu fait son propre malheur (et celui des autres) de son propre fait. 

 

Personnellement, je crois dur comme fer à l'existence d'une malédiction datant des Templiers et frappant le roi de France. Ce n'est pas seulement une invention de Maurice Druon, l'auteur de la série des "Rois Maudits". Des chroniques en parlent quelques temps après la mort du grand-maître de l'ordre du Temple. Des graffitis retrouvés dans les geôles où étaient enfermés certains Templiers l'attestent. Mais maudire le roi de France, c'était aussi maudire la France, et, à travers elle, l'Europe et le monde tout entier. La Révolution n'a rien effacé du tout - au contraire, c'en est, de la façon dont elle s'est passée (Terreur, Empire), une conséquence. Comme le Concordia, la France, l'Europe partaient maudits. Et savez-vous quelle est la traduction française de l'île Giglio où le Concordia, mené par François (Francesco) s'est échoué? "Fleur de Lys" - l'île se revêtant de lys au printemps.

 

11) La nymphette du vendredi 13. Les causes du naufrage ne sont pas claire (ce paragraphe peut changer à l'avenir). Le commandant aurait voulu impressionner une nymphette blonde, montée à bord le vendredi 13. Dans l'Antiquité, Ulysse fermait toutes les écoutilles (yeux, oreilles, etc.) quand il navigua dans le parage des sirènes. Aujourd'hui, le commandant Schettino les prend à son bord. Magnétisé, hypnotisé par la belle, envoyée par le destin et les dieux pour faire sombrer le navire, il commet alors la manoeuvre fatidique. La honte! Le pitre! L'incompétent!

 

Mais, hélas, comment ne pas voir ce que nous ne voulons pas voir: que ce commandant Schettino, au fond, ne fait que refléter chacun d'entre nous, qui laissons nos sens ouverts aux sollicitations exterieures les plus variées et les plus malfaisantes pour notre âme. Alors que les Anciens fermaient leurs sens aux sirènes du monde sensible (interprétation allégorique bien connue du passage d'Homère concernant l'île aux sirènes), nous, par contre, nous les ouvrons - mieux que cela, nous sommes forcés à les ouvrir, nous sommes gavés, bombardés d'impulsions, d'images, de messages, de sons flattant les sens, les saturant de violence, de luxure, d'avidité, de paresse, de tous les vices combinés que les Anciens, païens comme Chrétiens, s'étaient donnés comme mission de vie essentielle de combattre jusqu'au sang. Par cette gigantesque machine hypnotique qu'est devenu le monde moderne, voilà notre esprit, notre âme, informés, modelés, moulés, éduqués, entraînés dans le mauvais sens comme de vulgaires rats de laboratoire. Les nations n'ayant que les dirigeants qu'elles méritent, voilà au pouvoir des personnes ayant précisément le profil de Schettino. Berlusconi, Sarkozy, etc. 

 

Lors donc, naufrage de l'Europe en vue, naufrage du futur Ancien monde - le nôtre. Effondrement généralisé, naufrage complet, panique à bord, quelques boucs émissaires pour le décor. Peut-être le pire peut-il être évité. Mais peut-être le naufrage est-il inévitable.

 

Mais l'avenir? Peut-on inférer l'avenir de cet événement passé? Essayons donc de le deviner.

 

12) Les propos soporifiques et pontifiants de nos gouvernants.  (Merci à CR pour l'idée). De même que sur le Concordia l'alerte a été donnée tard par un équipage qui voulut endormir les passagers, ils nous dégoiseront (et c'est déjà le cas) toutes sortes de balivernes pour nous faire croire que tout va bien, alors que le système est corrompu jusqu'à la moelle, sans doute au-delà de tout rétablissement possible. Et ce seront ceux qui les auront écoutés qui seront parmi les victimes, alors que les dissidents en tous genres, percevant leur incurie, auront pris leurs précautions (réserves de nourriture, examen de tactiques de survie alternatives, mise en place d'une économie parallèle).

 

13) Plus de peur que de mal (espérons-le). Sur le moment, tout le monde pensait y passer. Mais il y eut bien moins de morts que sur le Titanic. Une trentaine de morts, c'est toujours trop, mais cela aurait pu être pire.

 

14) Un retour à la foi? L'aumonier du navire, selon ses propres dires: "je me suis rendu à la chapelle. Il avait un désordre incroyable. Tout était par terre. Il était un peu plus de minuit, le bateau penchait encore. L’Enfant-Jésus se trouvait encore dans la crèche que je n’avais pas enlevée depuis Noël et je lui ai dit en pleurant comme un gamin : “Nous sommes tous en train de mourir, je ne te demande rien de moins qu’un miracle, fais-en mourir le moins possible”"

 

15) Le rôle de l'Eglise. Dans ce naufrage, quelques éléments semblent indiquer que l'Eglise jouera un grand rôle pour sauver les naufragés de l'Ancien Monde: un passager de chrétiens rescapés indique ainsi:  "le curé met le chauffage dans l’église saint Laurent ( !) qui est envahie. Il donne tout. Tout. On se retrouve avec sur le dos qui une chasuble, qui une nappe d’autel, qui des rideaux, qui une chape. Tout ce qui peut tenir chaud. Il arrive avec son paquet de chips, ses oranges, un paquet de bonbons qu’il donne avec son sourire et un petit mot gentil. Jamais bonbon ne m’a paru aussi délicieux ! Le bonbon de la charité."

 

En conclusion, le témoignage  indique ainsi: "La morale de l’histoire ? Emmanuel : Dieu avec nous. Tout le superficiel a sombré. Dieu est un roc. Si je m’appuie sur Lui, je ne risque rien !" Morale à retenir par les temps à venir...

 

La seconde morale de l'histoire, c'est se préparer au naufrage qui vient, de toutes les façons imaginables, sans sombrer (!) dans le pessimisme ou l'affolement. Mais comme scenario possible, peut-être évitable.

 

Et laissons enfin le dernier mot à Jean-Luc Godard: "je ne veux pas mourir avant d'avoir vu l'Europe heureuse." Puisse-t-il être entendu!

 

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commentaires

J
J'ai lu avec attention vos articles dont le mérite est de nous donner une version inspirée de l'histoire, à la lumière de la foi, nous montrant que rien n'est dû au hasard, car tout est dirigé par<br /> Dieu, en fonction de nos choix. Vous dites notamment : "Une parabole, un avertissement et un signe des temps... Et si le Concordia était le miroir anticipé de notre futur?". Le but de tout<br /> avertissement est de nous faire éviter l’écueil et ici le Signe du Paquebot (à l'instar du Vaisseau Terre naviguant sur la mer céleste) "Concordia" échouant est effectivement l'illustration de<br /> l'Humanité qui peut échouer (dans toutes les acceptions du terme) comme a échoué le "Concordia". Par conséquent c'est l'échec de la Concorde qui fait s'échouer l'Humanité, donc c'est par la<br /> Concorde (dont la définition est parfaitement explicite : Union des esprits et des coeurs. Bonne intelligence entre des personnes), que nous éviterons l'échec. La Concorde signifie l'union des<br /> esprits et des coeurs constituant la Famille de Dieu, la Bonne intelligence entre les frères et soeurs de la Famille revenant au Père et à la Mère Céleste. Nous sommes avertis afin d'éviter que<br /> l'Humanité échoue en créant la Concorde et non la discorde, entre nous !
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